Plus de 70 ans d’histoire, des millions de kilomètres parcourus et autant de sourires échangés sur la route. Le Volkswagen Transporter, affectueusement surnommé « Combi » chez nous, « Bulli » en Allemagne ou « Bus » aux USA, est bien plus qu’un utilitaire : c’est un membre de la famille.
De la simplicité du moteur refroidi par air aux technologies électriques de pointe, voici la grande saga des générations de VW Combi.
1950 – 1967 : le T1 (ou Split Screen)
L’icône absolue.
Tout part d’un croquis du néerlandais Ben Pon en 1947. Trois ans plus tard, le Type 2 (la Coccinelle étant le Type 1) sort des usines.
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Signes distinctifs : Son pare-brise plat séparé en deux (d’où le nom « Split Screen »), son énorme logo VW sur la face avant formant un « V » plongeant, et sa position de conduite « nez dans le pare-brise » avec le volant à plat.
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Les versions cultes :
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Le « Barndoor » (1950-1955) : Les tout premiers modèles. On les reconnaît à l’absence de « casquette » de toit à l’avant et surtout à leur énorme capot moteur arrière (la fameuse « porte de grange ») qui englobait la roue de secours.
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Le Samba Bus : Le Saint Graal. Version luxe vitrée (21 ou 23 fenêtres) avec toit ouvrant en toile immense.
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Sous le capot : Un 4 cylindres à plat refroidi par air (« Aircooled »), de 1100cm3 (25ch !) à 1500cm3. Pas un foudre de guerre, mais une fiabilité légendaire.
1967 – 1979 : le T2 (ou « Bay Window »)
En 1967, le Combi fait sa révolution visuelle et technique. Il perd son montant central de pare-brise pour une vitre panoramique d’un seul tenant, gagnant son surnom de « Bay Window ». Plus grand, plus sûr, et un peu plus puissant, c’est le compagnon idéal des grands road-trips hippies.
On distingue deux époques bien précises :
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Le T2a (1967-1971) : C’est le modèle de transition (« Early Bay »). Il garde les petits feux arrière ovales et les clignotants avant en bas, près du pare-chocs. Des « oreilles » d’aération apparaissent à l’arrière.
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Le T2b (1972-1979) : Le « Late Bay ». Les clignotants remontent près de la grille d’aération avant, les pare-chocs deviennent carrés et plus massifs (normes US obligent) et les feux arrière grandissent. C’est aussi l’arrivée des freins à disques à l’avant !
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Le saviez-vous ? La production a continué au Brésil jusqu’en… 2013 ! Cette version hybride (appelée T2c), souvent dotée d’un moteur refroidi par eau sur la fin, a permis au mythe de perdurer un demi-siècle.
Envie d’en savoir plus ? Les spécificités des versions brésiliennes sont nombreuses, tout comme celles des modèles australiens ou sud-africains. Nous partageons volontiers notre expertise pour vous aider à y voir clair parmi toutes ces déclinaisons !
Le dernier carré (et le dernier moteur arrière).
Fini les rondeurs ! Le T3 adopte un design anguleux typique des années 80. C’est une génération charnière, très recherchée aujourd’hui pour son volume intérieur incroyable et son comportement routier bien plus moderne (crémaillère de direction, train avant repensé).
La Révolution traction : on passe devant !
C’est le choc pour les puristes, mais une bénédiction pour les gros rouleurs. Avec le T4, Volkswagen abandonne l’architecture « moteur arrière + propulsion » pour un schéma classique « moteur avant + traction ».
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Le changement : Le nez s’allonge, le plancher devient plat et bas à l’arrière (énorme gain de chargement). Le T4 se conduit comme une berline de l’époque.
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Nez court ou Nez long ? En 1996, le T4 subit un restylage majeur. La face avant s’allonge (« Nez long ») pour pouvoir accueillir le prestigieux moteur VR6.
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Le statut : Longtemps boudé, le T4 est aujourd’hui un Youngtimer très coté, surtout dans ses versions California (désormais aménagées par VW et non plus seulement Westfalia) et avec le robuste moteur 2.5 TDI 102ch.
L’ère de l’automobile et de la Vanlife moderne.
Le T5 marque l’entrée dans le luxe et le confort moderne. Tableau de bord ergonomique, insonorisation poussée, airbags partout… Le Combi devient une voiture de tous les jours.
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Phase 1 (2003-2009) : Moteurs TDI à injecteurs-pompes. Brutaux mais efficaces.
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Phase 2 (2010-2015) : Restylage de la face avant (plus proche de la Golf 6) et passage à la technologie « Common Rail » pour les moteurs, plus douce et fiable. C’est aussi l’arrivée de la fameuse boîte automatique DSG.
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C’est aujourd’hui le roi du marché de l’occasion pour ceux qui veulent voyager loin et confortablement.
L’aboutissement du thermique.
Le T6 est visuellement proche du T5, mais il peaufine la recette avec des lignes plus tendues, des moteurs Euro 6 et une technologie embarquée plus moderne.
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T6 (2015-2019) : Le raffinement du design. La série spéciale « Generation Six », avec sa peinture bicolore, rend un vibrant hommage esthétique au T1 Split.
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T6.1 (2019-2024) : Le grand virage technologique. La face avant est redessinée (calandre immense), et surtout, il intègre la Direction électromécanique (permettant le maintien dans la voie) et le Digital Cockpit (tableau de bord numérique).
Le saviez-vous ? Le T6.1 est sans doute le dernier « vrai » Transporter 100% Volkswagen (châssis maison) thermique de l’histoire, avant l’arrivée des plateformes communes avec Ford pour l’utilitaire. C’est une page qui se tourne.
2022 – Aujourd'hui : Le schisme (T7 & ID. Buzz)
La famille s’agrandit et se sépare ! Pour la première fois, l’utilitaire et le véhicule de loisirs ne partagent plus la même base.
Le Multivan T7
Basé sur la plateforme de la Golf (MQB), c’est un monospace ultra-moderne au nez très long (pour l’aérodynamisme). Il introduit l’hybride rechargeable dans la gamme. Il est dédié au transport de personnes et au confort VIP. (Le « Nouveau Transporter » utilitaire de 2025 sera, lui, développé en partenariat avec Ford).
L’ID. Buzz : Le retour aux sources
C’est l’héritier spirituel du T1.
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Le style : Un design néo-rétro assumé, le gros logo, la peinture bicolore.
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L’architecture : Retour à la propulsion et moteur à l’arrière ! Mais cette fois, le moteur est 100% électrique.
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Symbole du futur de la marque, il prouve que l’esprit de liberté du Combi peut survivre à la fin du moteur thermique.