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Amerikando suite et fin d’un incroyable road trip (Part.3)

Amerikando suite et fin d’un incroyable road trip (Part.3)

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Iris, Franck et leur Combi Renata sont à présent aux portes de l’Asie Centrale, et plus précisément à la frontière du Kazakhstan. Après un passage très éprouvant en Mongolie – qu’ils ont par ailleurs trouvé magnifique – leur road trip baptisé Amerikando prends la direction de l’Ouest, avec Brest comme point de chute final. Ils nous racontent ici la fin de leur incroyable périple qui aura duré plus de deux ans.

Amerikando Road Trip en VW Combi | BeCombi

« Nous écrivons ces lignes depuis la maison familiale, quelque part dans la région de Brest. Le Combi se repose dans le garage et nous ne le sortons plus que le week-end. Nous sommes dimanche, et demain matin il faut retourner au travail. De la nostalgie ? Pas vraiment. Amerikando est fini certes, mais chaque minute de ces deux années continue de vibrer en nous et c’est avec beaucoup de fierté que nous allons vous en raconter l’épilogue.

Nous vous avions laissés aux portes du Kazakhstan. Un sacré dilemme nous y attendait : descendre vers le monde arabe pour entrer en Europe par l’Iran puis par la Turquie ou rentrer directement par la Russie ?

C’était en septembre 2010…

Nous hésitons longuement. Les semaines passent et comme souvent, la décision tombe au tout dernier moment. Il ne faut pas choisir la facilité et nous irons en Iran ! Pour ce faire, il nous faut obtenir trois visas : Ouzbékistan, Turkménistan et enfin Iran. Nous ne pouvons pas rester plus d’un mois sur le sol casaque et nous vivons une véritable course contre la montre.

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Files d’attente, ministères austères, employés aimables comme des portes de prison, délais interminables… La bureaucratie de l’ex-URSS est fidèle à sa réputation et on se demande souvent si on a pris la bonne décision, d’autant plus que notre moteur recommence à nouveau à poser problème. Nous perdons plus de quinze litres d’huile en 3 000 kilomètres et ça va de plus en plus mal ! Nous devons absolument changer le joint de culasse mais les jours qui passent et le visa qui touche à sa fin nous en empêchent.

La situation aurait de quoi nous préoccuper mais dans le même temps, dans le corps d’Iris et dans nos esprits qui veulent y croire, des signes qui ne trompent pas font leur apparition.

Lundi 27 septembre 2010, une date clé

Le fond de l’air est frais mais le soleil brille fort ; les oiseaux chantent, le vent du Nord fait danser la cime des arbres et nous retenons notre souffle. Un test de grossesse. La réaction chimique ne prend pas plus de vingt secondes mais elles semblent éternelles. Deux lignes obscures se dessinent clairement sur la bande de papier blanc : Iris est enceinte, nous allons créer une famille… Dans notre Combi !

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Comment partager une grossesse de manière plus intense ? Le voyage nous offre ce qu’il y a de plus précieux : de la liberté, du temps. Main dans la main, nous avançons plus confiants que jamais.

L’huile continue de couler à flots mais il n’est toujours pas question de s’arrêter. On n’avait plus assez d’argent pour acheter des visas de tourisme et nous devons traverser deux pays en une semaine. Le 11 octobre, nous découvrons Samarkand puis Boukhara, deux villes sublimes, avec, au détour des ruelles tortueuses, des ambiances que l’on devine inchangées depuis des décennies, des siècles peut-être.

Nous n’avions plus vu autant de culture, d’histoire et de beauté depuis le Japon. La chaleur des gens, leur gentillesse et leur manière d’aller vers le voyageur nous donnent envie de rester le plus longtemps possible mais nos visas de transit nous obligent à aller de l’avant.

Rétrospectivement, c’est une période stressante. La police nous harcèle, les problèmes mécaniques sont de plus en plus nombreux et nous n’avons pas le droit de rester plus de trois jours dans chaque pays. Une nuit, alors que nous roulons sur une route complètement défoncée, un début d’incendie embrase le tableau de bord.

Un Combi électrique…

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Les soubresauts ont provoqué de nombreux courts-circuits et faux contacts et une bonne partie de l’installation électrique est fichue. Lampes torches entre les dents, en priant pour qu’une voiture de police ne passe pas par là, nous parvenons à réparer et à repartir avant l’aube. Le jour suivant, nous achetons une huile de mauvaise qualité qui s’écoule au rythme d’un litre tous les vingt kilomètres.

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Nous finissons tout de même par arriver en Iran, où Iris est priée de porter le voile. Nos visas durent trente jours et nous pouvons enfin réparer. Ou du moins essayer, car la situation est plus critique que ce à quoi nous nous attendions. Le vilebrequin a beaucoup de jeu et nous avons beau changer le joint moteur, cela n’y fait rien : il ne dure pas plus qu’une dizaine de kilomètres. Au cours de la première semaine, nous démontons le moteur trois fois. On prie pour ne pas être obligés d’ouvrir le bloc mais on sent bien qu’on ne va pas pouvoir y échapper.

La moitié de notre précieux temps sur le sol iranien est consacrée à des réparations de fortune qui ne durent pas plus de quelques jours mais par chance, l’autre moitié est consacrée à la découverte d’une terre de voyages, un pays bien plus complexe que la vision caricaturale que nous en avons en Occident. Nous y restons un mois jour pour jour.

Séquence vilebrequin…

Quand nous arrivons finalement en Turquie, que nous reconnaissons les lettres des panneaux routiers et que les températures repassent sous la barre de 0ºC pendant la nuit, nous sentons l’Europe désormais plus proche que jamais. Cela nous fait très plaisir, mais à peine arrivés le moteur donne à nouveau de gros signes de faiblesse. Nous nous arrêtons sur le parking d’une station service perdue au milieu de nulle part et coupons le contact. Nous ne redémarrerons plus. Moteur cassé net.

A coups de remorquages, il nous faut une semaine rien que pour rallier la ville la plus proche. Une fois rendus dans un garage, nous ouvrons le bloc : le vilebrequin est cassé en deux !

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On se rend vite compte que la réparation ne sera pas facile. En Turquie, les VW refroidis par air sont aussi rares que les Peugeot 206 aux Etats-Unis et nous restons bloqués pendant près de deux mois ! Oui, deux mois ! On pourrait écrire des pages et des pages sur tous les événements bons ou mauvais qui se sont déroulés durant ces semaines d’attente mais ce que nous retenons surtout, ce sont les opportunités offertes par cette attente : la possibilité de terminer une première version de notre livre… Et la première échographie de notre enfant !

L’hiver arrive brusquement et il nous trouve complètement immobilisés. Viennent ensuite les premières chutes de neige. Puis Noël. Puis le froid. Puis un vieux bloc de 1600 cc, des bielles et un vilebrequin, enfin ! La reconstruction ne nous prend que trois jours et au matin du 29 décembre, nous reprenons la route, soulagés comme rarement.

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Nous sommes alors saisis d’une irrépressible envie de faire des kilomètres. Le monde arabe aura été une belle découverte mais nous en sortons marqués par le poids de la religion et des mille règles arbitraires qui en découlent, le manque criant de libertés, la police envahissante… etc.

Le moteur tourne enfin correctement et nous avalons l’asphalte. 200 kilomètres le premier jour, 700 le second, 1000 le troisième ! Record battu ! Le nouvel an nous trouve sur la route et nous ne nous arrêtons que cinq minutes. Quelques bisous sur le bord du chemin, des mots gentils et c’est reparti !

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Une nouvelle année sous le signe d’Istanbul…

Nous arrivons à Istanbul au matin du tout premier jour de l’année 2011 et après toutes les difficultés des mois passés, nous le vivons comme un aboutissement. Nous embarquons sur un ferry et traversons le Bosphore. Les mouettes chantent. Le soleil brille… Ça-y-est : géographiquement parlant, nous sommes en Europe. Enfin !

L’ancienne Constantinople regorge de trésors mais nous ne parvenons toujours pas à étancher notre soif de kilomètres, contrecoup des mois passés au chevet de notre Combi. Nous passons la frontière de l’Union Européenne le jour suivant et c’est un vrai soulagement. Cris de joie, rires, fenêtres grandes ouvertes sur l’autoroute, embrassades, photos : on a beau dire ce que l’on veut, que l’on soit breton, gascon ou catalan, l’Europe est vraiment notre maison !

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Dans la première ville grecque nous nous étonnons de la sensation de bien-être que nous procure la vue de scènes qui nous paraissaient anodines quelques mois auparavant : des groupes de jeunes avec garçons et filles attablés à la terrasse d’un café, des visages féminins découverts, cheveux dans le vent, vie culturelle tous azimuts et femmes libérées.

C’est le début de la toute dernière étape de ce voyage : notre traversée de l’Europe occidentale. Grèce, Italie… Nous recommençons à prendre notre temps. Rome, Sienne, Florence, Pise, Nice… pour la première fois, nous avons la sensation de faire un voyage de noces « normal » ! Nous découvrons des villes magnifiques et constatons à quel point l’Europe est sans équivalent au niveau culturel.

Du côté du Combi, tout va enfin comme il faut. Le moteur tourne comme une horloge et nous nous faisons plaisir, ne lésinant pas sur les détours. La maîtrise de la langue aidant, les rencontres sont nombreuses, comme à Dignes les Bains, où un homme vient directement vers nous : « Salut ! Vous êtes Iris et Franck, c’est pas vrai ? Je m’appelle Davy et je suis vos aventures dans Super VW Magazine ! On vous invite à la maison ? »

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Toujours sans bien savoir de quoi sera fait demain mais avec une confiance de plus en plus grande en l’avenir, nous avançons vers la ligne d’arrivée.

Nous avons appris que tout a une solution et que ce n’est pas dans la facilité que l’on est créatif, que l’on construit des projets, des idéaux, des rêves. Le voyage nous a rendu plus forts, moins craintifs, et nous rêvons d’une vie différente de celle que nous avions avant de partir. Etre plus libres de notre temps, utiliser notre créativité, aller à la rencontre des gens.

Les routes du monde nous l’ont appris jour après jour : il n’y a aucune raison d’avoir peur. Le voyage a changé nos manières de penser, il a remplacé la peur par de l’amour… Il a changé nos vies ! »

Amerikando Road Trip en VW Combi | BeCombi

Si cette version condensée des aventures d’Iris et Franck vous a plu, nous vous invitons à en savoir plus en vous rendant sur leur blog à l’adresse : www.amerikando.com Enfin, nous recommandons chaudement aux plus passionnés d’entre vous, mais aussi à tous ceux qui aiment les voyages et l’évasion, la lecture du livre « Amerikando, les routes de la liberté ». Ce beau livre vous dévoilera tous les détails de l’incroyable road trip d’Iris et Franck.

Retrouvez également toute l’actualité d’Amerikando sur la page Facebook éponyme : www.facebook.com/Amerikando

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Voir les commentaires (2)
  • Quelle superbe aventure, merci à vous de nous l’avoir fait partager.
    Je me souviens encore d’avoir commandé votre livre un soir pendant nos vacances dans notre VW T4 Calif.
    Achetez le livre, il est passionnant.
    Biz de La Rochelle.

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